La nanotechnologie est-elle la nouvelle voie pour les psychédéliques ?

sang fluide cephalorachidien

La nanotechnologie est-elle la nouvelle voie pour les psychédéliques ?

Les nanotechnologies offrent de multiples avantages dans le traitement des maladies humaines chroniques

Une partie du travail des thérapies psychédéliques consiste à trouver de nouveaux moyens de délivrer la substance psychédélique précisément là où elle est nécessaire dans le cerveau humain. Et cela s’est avéré délicat.

Il s’agit de contourner la barrière hémato-encéphalique mise en place pour protéger le cerveau de toute substance présente dans le sang et susceptible de l’endommager. Selon une étude, la barrière hémato-encéphalique et la barrière sang-fluide céphalorachidien protègent le système nerveux central des substances nocives et posent les principaux problèmes d’administration des médicaments.

De nombreuses molécules bioactives provenant de sources naturelles ont une taille moléculaire élevée, d’où une faible capacité à traverser la membrane lipidique (une forme de barrière autour de toutes les cellules) et une faible capacité d’absorption, ce qui entraîne finalement une biodisponibilité et une efficacité réduites. D’où la nécessité de disposer de molécules extrêmement petites dans une sorte de vecteur d’administration qui puisse augmenter la biodisponibilité d’un produit pharmaceutique.

C’est là qu’intervient la nanomédecine. La nanomédecine fait référence aux applications des nanotechnologies pour le traitement, le diagnostic, la surveillance et le contrôle des systèmes biologiques. Selon une étude, les nanomédicaments ont été utilisés pour résoudre les problèmes liés au traitement des troubles neurologiques et présentent un avantage par rapport à la thérapie conventionnelle du système nerveux central.

Il s’agit de la branche de la médecine qui utilise la science de la nanotechnologie dans le traitement de diverses maladies en utilisant des matériaux à l’échelle nanométrique, tels que des nanoparticules biocompatibles et des nanorobots pour diverses applications.

La nanotechnologie, qui fait référence à la manipulation de la matière au niveau atomique ou moléculaire, a été considérée comme une nouvelle plateforme pour le traitement des troubles neurologiques. Les molécules peuvent être conçues à l’échelle nanométrique pour remplir de multiples fonctions spécifiques, comme traverser la barrière hémato-encéphalique, cibler des cellules ou des voies de signalisation spécifiques, servir de véhicule pour l’administration de gènes et favoriser la régénération nerveuse et la survie cellulaire.

Il a été démontré que les nanocarriers à base de lipides améliorent la biodisponibilité orale de certains médicaments chez les animaux, notamment les médicaments anticancéreux, les antiviraux, les médicaments cardiovasculaires et les médicaments du système nerveux central. Mais il reste encore du travail à faire sur leur conception, ils doivent surmonter des problèmes dans l’estomac humain, comme l’acide gastrique, pour atteindre leur cible.

Les nanotechnologies offrent de multiples avantages dans le traitement des maladies humaines chroniques, en permettant l’administration de médicaments précis, spécifiques au site et à la cible, pour traiter des problèmes de santé mentale tels que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et la maladie de Huntington – des thérapies qui ont besoin d’un meilleur moyen de franchir la barrière hémato-encéphalique pour être efficaces.

Cette méthode d’administration des médicaments a fait des progrès. La FDA a approuvé 41 médicaments nanoformulés pour le traitement de diverses maladies, dont la sclérose en plaques, le cancer de la prostate, l’hémophilie, le cancer du sein et l’hépatite, entre autres.

Et il existe un large éventail de nanocarriers pharmaceutiques, dont les liposomes, les nanoparticules solides-liquides (SNP), les micelles, les dendrimères et quelques autres qui ont été développés.

Mais il y a encore beaucoup à savoir sur les nanoparticules et leur fonctionnement à l’intérieur du cerveau humain. Par exemple, la toxicité de cette méthode d’administration suscite des inquiétudes. Les chercheurs sont optimistes et concluent que l’utilisation future des nanotechnologies dans l’administration de médicaments au niveau du système nerveux central – l’objectif des psychédéliques – “est très prometteuse” et “ouvre de nouvelles voies dans le traitement des troubles neurologiques, car elle a le potentiel de révolutionner fondamentalement la façon dont nous abordons les thérapies ciblées sur le système nerveux central, en raison de la capacité de nano-ingénierie des médicaments/supports à traverser la barrière hémato-encéphalique, à se diffuser dans le tissu cérébral, à cibler des cellules spécifiques ou des systèmes de signalisation pour administrer les thérapies”.

Les nanotechnologies sont déjà utilisées dans les thérapies médicamenteuses contre le cancer. En fait, les premiers médicaments anticancéreux basés sur la nanotechnologie ont passé l’examen réglementaire et sont déjà sur le marché, notamment Doxil et Abraxane.

Certaines entreprises de psychédéliques commencent à explorer les promesses de la nanotechnologie. Par exemple, la société NanoPsy, Inc. basée à Toronto, utiliserait la nanotechnologie pour améliorer l’efficacité des médicaments psychédéliques. Leur nanotechnologie brevetée, combinée à leurs méthodes technologiques de livraison ciblée et de dosage contrôlé, permet d’augmenter la solubilité/absorption de ces molécules psychédéliques.

Il y aura probablement d’autres applications à venir. La nanotechnologie est “un domaine scientifique multidisciplinaire qui connaît un développement explosif”, conclut une étude.

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