Tour d’horizon du cannabis en Europe

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Tour d’horizon du cannabis en Europe

Les plans actuels de légalisation de l’Allemagne sont jugés illégaux par un “avis d’expert”

Un NOUVEL “avis d’expert” rédigé par Bernhard Wegener, titulaire de la chaire de droit public et de droit européen à l’université Friedrich Alexander d’Erlangen, suggère que les projets actuels de légalisation du cannabis en Allemagne sont “en contradiction avec le droit international et européen”. Les experts jugent illégale la stratégie allemande en matière d’usage adulte, l’Espagne va quadrupler sa production de cannabis médical, et Malte s’attaque aux services bancaires liés au cannabis.

Le rapport scientifique de 53 pages a été commandé par le ministre de la santé Klaus Holetschek de la CSU, qui est généralement opposé à la légalisation du cannabis en Allemagne.

Le rapport, en grande partie cinglant, suggère que les propositions de la Traffic Light Coalition, qui ne sont actuellement que des ébauches, violent les conventions des Nations unies sur le contrôle des drogues, en particulier la convention des Nations unies de 1988 contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes.

M. Wegener affirme que “le plan de légalisation du gouvernement ignore les limites de la politique nationale en matière de drogues en vertu du droit international et européen” et menace de manquer les objectifs poursuivis par le gouvernement fédéral depuis le début.

M. Holeschek, qui se bat depuis des mois contre les projets du gouvernement, a appelé ce dernier à “abandonner immédiatement ses projets et à consacrer toute son énergie aux défis importants de notre système de santé : réforme des hôpitaux, réforme des soins infirmiers, pénurie de travailleurs qualifiés, numérisation – pour n’en citer que quelques-uns”.

Kristine Lütke, porte-parole du FDP pour la politique de lutte contre les addictions et les drogues, a accusé M. Holetschek de mener une “campagne anti-cannabis”, ajoutant qu’elle était convaincue que lorsque le premier projet de loi sur la légalisation du cannabis du ministre fédéral de la santé Karl Lauterbach (SPD) serait publié plus tard ce mois-ci, il deviendrait clair “comment la libération contrôlée du cannabis à des fins récréatives peut être mise en œuvre avec une certitude juridique”.
L’Espagne va quadrupler sa production de cannabis médical malgré l’absence de réglementation

L’Agence espagnole des médicaments et des produits de santé (AEMPS) a annoncé la semaine dernière qu’elle s’attendait à ce que la production de cannabis médical dans le pays quadruple cette année, bien que l’agence ait des mois de retard dans la mise en place de réglementations officielles pour l’industrie du cannabis médical.

Selon les soumissions à l’Organe international des stupéfiants (OICS) des Nations Unies, l’AEMPS s’attend à ce que 23 425 kg de cannabis médical soient cultivés en Espagne cette année pour répondre à la demande, soit plus de quatre fois les 6 000 kg prévus en 2022, qui étaient à leur tour 10 fois les 600 kg prévus en 2021, a rapporté Publico.

Un peu plus de 80 % de cette production devrait servir à la fabrication de produits dérivés du cannabis et à l’exportation vers d’autres pays, tandis que les 19 % restants seront destinés à la recherche.

Ce niveau de production ferait de l’Espagne le 11e plus grand producteur de cannabis médical au monde, mais le seul pays parmi ceux qui n’ont pas encore de cadre réglementaire en place.

Comme BusinessCann l’a rapporté en janvier, l’AEMPS avait six mois pour préparer un document avec des recommandations sur la façon d’intégrer légalement un cadre proposé pour le cannabis médical, adopté par la Commission Santé et Consommation du Congrès des Députés en juin 2022, dans la loi.

La date limite initiale du 27 décembre 2022 est maintenant dépassée, le gouvernement espagnol restant très discret sur les raisons de ce retard et sur la date à laquelle cette législation pourrait être promulguée.

Le PNV, le parti responsable de l’avancement de la régulation du cannabis médical jusqu’à présent, a maintenant soumis une question écrite au gouvernement afin de découvrir les progrès réalisés par l’AEMPS.

Des sources du département gouvernemental affirment que les progrès sont “très avancés” et qu’ils seront présentés “sous peu”.

Dans d’autres nouvelles d’Espagne, une proposition présentée par la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) visant à décriminaliser le cannabis et à autoriser l’usage récréatif et la culture à domicile a été rejetée par le Congrès des députés espagnols mardi (28 février).

Cette décision fait suite au rejet d’une initiative similaire un an et demi plus tôt, présentée par le parti de gauche Más País.
Le gouvernement maltais discute avec les banques au sujet des clubs de cannabis

La semaine dernière, un certain nombre de développements positifs ont eu lieu à Malte, qui a officiellement ouvert mardi 28 février la procédure de demande de licence pour les associations de réduction des risques liés au cannabis.

L’Autorité pour l’usage responsable du cannabis (ARUC) accepte désormais les candidatures de ces clubs de cannabis à but non lucratif pour obtenir une licence de vente de cannabis à usage récréatif, qui devrait être le seul moyen pour les citoyens d’accéder légalement au cannabis sans le cultiver eux-mêmes.

Fin janvier, Malte a publié ses lignes directrices définissant les critères stricts auxquels ces associations devraient répondre pour être acceptées. Toutefois, l’autorité a reçu des critiques de la part des groupes de défense du cannabis en raison de sa structure tarifaire, jugée trop lourde pour empêcher les gens de se tourner vers le marché illicite.

Quelques semaines plus tard, le directeur de l’ARUC, Leonid McKay, a rassuré les acteurs du secteur en leur disant qu’il avait pris en compte ces préoccupations et qu’il apportait des changements afin de réduire la charge financière des associations de cannabis.

Autre signe de la prise en compte des préoccupations des parties prenantes, le ministre maltais de l’intérieur, Byron Camilleri, a déclaré au parlement la semaine dernière que des discussions étaient en cours avec une “banque de premier plan” afin de garantir l’accès des associations de cannabis aux services bancaires.

Cette déclaration est intervenue alors que des inquiétudes ont été exprimées tant au parlement que dans les médias locaux, notamment par l’ancien Premier ministre Joseph Muscat, qui a laissé entendre dans une interview à Lovin Malta que les banques locales “ne soutiendraient toujours pas quiconque touche à l’industrie”.

Le secteur bancaire maltais est considéré comme étant devenu de plus en plus réticent au risque ces dernières années, refusant d’accepter des clients du secteur des jeux ou des crypto-monnaies, et refusant les entreprises de cannabis médical.

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