Des chercheurs allemands ont jeté un nouvel éclairage sur la manière dont les cannabinoïdes pourraient potentiellement réduire l’inflammation dans l’organisme, le CBD se révélant particulièrement efficace. Le cannabidiol agit comme un interrupteur moléculaire dans les cellules immunitaires innées pour promouvoir la biosynthèse de médiateurs lipidiques résolvant l’inflammation
La Friedrich-Schiller-Universitaet Jena, en Allemagne, a étudié la manière dont certains composés présents dans la plante de cannabis agissent pour contrer l’inflammation dans l’organisme.
Des études antérieures avaient déjà montré que le cannabis n’est pas seulement un analgésique et un antispasmodique, mais qu’il a aussi un effet anti-inflammatoire. Cependant, la raison de cet effet anti-inflammatoire n’était pas claire jusqu’à présent.
Les chercheurs ont étudié l’action de différents cannabinoïdes, dont le THC (tétrahydrocannabinol) psychoactif et le CBD (cannabidiol), sur les cellules immunitaires humaines.
Les huit cannabinoïdes étudiés se sont révélés avoir des effets anti-inflammatoires, selon l’étude publiée dans la revue Cell Chemical Biology.
Lukas Peltner, doctorant et co-auteur de l’étude, a déclaré : « Tous les composés que nous avons étudiés inhibent la formation de substances messagères pro-inflammatoires dans les cellules tout en renforçant la formation de substances qui résolvent l’inflammation ».
Le CBD, l’anti-inflammatoire le plus efficace
Le CBD en particulier s’est avéré très efficace et l’équipe l’a étudié plus en détail en ce qui concerne son mode d’action. En résumé :
- • Le CBD induit un changement de classe de médiateurs lipidiques
- • Le CBD provoque la formation de produits 15-lipoxygénase dans les macrophages humains au repos
- • Le CBD active apparemment la 15-lipoxygénase-1 via un site allostérique
- • Dans la péritonite murine induite par le zymosan, le CBD augmente la production de SPM in vivo
Les chercheurs ont pu déterminer que le CBD active l’enzyme 15-lipoxygénase-1, ce qui déclenche la production de substances messagères qui résolvent l’inflammation et qui, par la suite, provoquent une diminution de l’inflammation.
Les chercheurs ont également pu confirmer ces résultats, obtenus dans des cultures cellulaires, lors d’expérimentations animales sur des souris.
Le co-auteur, le Dr Paul Mike Jordan, explique : « Le CBD induit donc un changement dans les cellules affectées, pour ainsi dire, qui fait passer le processus inflammatoire du côté de la promotion à celui de l’inhibition.
À long terme, les connaissances acquises pourraient conduire à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour traiter les maladies inflammatoires, concluent les chercheurs.
Ils ajoutent que l’accent devrait être mis sur le CBD, qui s’est avéré être le cannabinoïde le plus efficace dans l’étude.
La recherche a été menée au sein des centres de recherche collaborative PolyTarget et ChemBioSys de l’université d’Iéna, en Allemagne, et a été financée par la Fondation allemande pour la recherche.