Amende et Désinformation: comment les états s’acharnent sur le cannabis

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Amende et Désinformation: comment les états s’acharnent sur le cannabis

En France, amende et campagnes se focalisent contre le cannabis. Au Canada, entre légalisation et désinformations, le message des autorités est brouillon.

Dans tous les cas, l’objectif est de mystifier cette plante et d’empêcher sa réhabilitation.

Le cannabis légal se développe de plus en plus dans le monde. Aux USA, au Canada, en Europe, des états décident d’adopter une approche différente. Il s’agit souvent du résultat d’une prise de conscience concernant la réalité autour de la plante. Alors que la France réfléchit à une amende de 300 euros, et que des campagnes de sécurité routière délivrent un message tendancieux, des sites de désinformation contre le cannabis publient des articles manquant de précisions scientifiques. 

Une amende de 300 euros contre les consommateurs de cannabis

Il s’agit de la dernière idée du gouvernement français en matière de soit-disant lutte contre le cannabis. Une idée similaire d’amende forfaitaire n’est pas neuve, car avait déjà été émise en janvier. Ce projet de loi permet d’en préciser les contours.

“Le projet de loi [sur la réforme de la procédure pénale] que je présenterai dans les mois qui viennent devrait prévoir qu’une amende forfaitaire délictuelle de 300 euros pourra directement être prononcée par un policier ou un gendarme à l’encontre d’un usager majeur à l’issue d’un contrôle d’identité”, a expliqué la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.

Le montant de l’amende de 300 euros ne serait pas fixe. Ainsi selon la gravité de l’infraction, elle pourra être minorté à 250 euros, ou majorée à 600 euros.

La réalité derrière cette amende est double. Elle est avant tout l’aveu d’un échec, celui du tout répressif. Mais alors que la logique aurait été d’au moins entamer une réflexion sur la légalisation, une autre voie a été choisie.

La perversité de l’utilisation de l’amende est qu’elle va créer une fracture financière entre ceux qui peuvent se permettre de la payer, et ceux qui ne peuvent pas. Ces amendes, alors qu’elle souhaite avoir une valeur dissuasive ne créeront que de la frustration en créant de facto deux catégories de citoyens: les riches qui peuvent fumer du cannabis sans soucis, et les plus pauvres qui prendront un risque financier important.

La désinformation autour du cannabis

Afin de justifer la repression et la prohibition, les gouvernements et certaines associations ont besoin de désinformer.

Désinformation 1: Le cannabis cause des accidents, la dernière excuse des autorités.

En France ou au Canada, la recherche scientifique ne semble pas être pris en compte.

Il ne s’agit pas d’insiter à conduire sous l’effet du cannabis. Bien au contraire. Oui, le cannabis a des effets. Cependant, il s’agit de savoir si le cannabis est le facteur qui cause des accidents. Hors il est parfaitement courant de voir la consommation de cannabis associée à la consommation d’alcool.

La principale organisation de conducteurs américains (Le AAA) admet :« Il n’y a actuellement aucun moyen de vérifier si un conducteur est impacté par la marijuana: Contrairement à l’alcool, on ne peut pas le déterminer par un simple contrôle routier »

Exemple en France:

Il est ainsi très facile de repérer du cannabis lors d’un test suite à un accident. Mais si ce dernier est souvent associé à de l’alcool, sa responsabilité est d’autant diminuée.

L’Université de Bucarest avait d’ailleurs pointé les problèmes de méthodologies dans les tests permettant de réperer le cannabis, et les conclusion à en titrer.

Pire encore, les molécules associées à la consommation de cannabis peuvent se voir lors d’un dépistage. Sauf que ces composés peuvent se retrouver dans le corps jusqu’à 30 jours après la consommation, soit bien après que les effets se soient dissipés.

Exemple au Canada:

Comment-peut on mettre en accusation les effets de la consommation de cannabis s’il existe un doute important sur la réalite de ses effets.

Dans ce spot québécois, il est indiqué à la fin que la police peut détecter toutes les drogues sans préciser que, contrairement à l’alcool, il y a une différence entre la détection, et être sous l’influence du produit.

 

Désinformation 2: Le cannabis enclenche des troubles psychiques et des psychoses.

Cette argument ne précise jamais de quel espèce de cannabis il est sujet.

Quel taux de THC? Quelle plante? Il existe de grandes différences entre les plants de cannabis, et il est impossible de généraliser sur l’ensemble.

De plus, il existe des produits à base de cannabis ne contenant pas de THC. Le THC est la molécule psychotrope. Ainsi il est rarement fait mention n’est faite des produits cannabiques à base de CBD. Cette dernière n’entraîne pourtant pas de troubles psychiques. Pourquoi une telle omission?

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De plus des recherches sérieuses démontrent le contraire, telle que celle menée aux USA sur 35 000 personnes et publiée dans la revue psychiatrique JAMA. Une autre étude menée par l’université de Sao Paulo, sur les troubles obsessionnels compulsifs a révélé l’effet positif du CBD.

Désinformation 3: Le cannabis entraîne une perte de la mémoire.

Le texte poursuit exactement dans la même imprécision avec son “avertissement” sur les troubles de la mémoire. Encore une fois, aucune précision concernant le type de produit. Quel taux de THC? Avec ou sans CBD? Et surtout à quel niveau de consommation?

Plus grave encore, ses organismes anti-cannabis omettent totalement d’évoquer l’effet positif du cannabis sur le cerveau des personnes âgés, en ne donnant qu’une information partielle.

De plus, d’autres études (comme celle menée par l’Université de l’Oregon, ou celle publiée par le “Journal of Neuroscience”) tendent à démontrer qu’il s’agit en réalité de l’alcool, souvent consommé en association avec le cannabis qui impacte négativement le cerveau.

Désinformation 4 : Le cannabis induit des effets physiques négatifs.

Ces maux sont similaires à ceux du tabagisme.

En réalité, il ne s’agit nullement du cannabis qui est en cause. Seul la manière dont il est consommé est en question. Mélangé à du tabac, fumé, il n’est pas étonnant d’y retrouver les mêmes risques. Cependant il est plus rarement évoqué les nouveaux modes de consommation du cannabis: vapotage, vaporisation, ingestion digestive ou sublingual, huile et crème, etc.

On retrouve souvent l’argument suivant: ” le cancer du testicule semble associé à la consommation chronique et régulière du cannabis”. Semble seulement, alors que dans le même temps des recherches tel que celui de l’Institut Technologique du Technion démontre l’impact positif du cannabis dans la lutte contre le cancer. De même qu’il s’agisse du cancer du cerveau, de l’utérus ou du sein, le cannabis a pu démontrer son efficacité et infirmer cette désinformation.

Concernant l’infertilité, les consommateurs évoqués par ces articles contre le cannabis doivent préciser qu’ils sont également des fumeurs de tabac… qui a aussi un effet négatif sur l’infertilité. Mais mieux encore, une étude publié dans la revue FASEB (spécialisée dans la biologie expérimentale) démontre exactement le contraire. En effet, le CB2 présent dans le cannabis augmente le taux de production de spermatozoïdes.

Une imprécision permanente

Encore une fois, ces données ne donnent aucune indication sur quel type de cannabis, quel dosage. Il y a une imprécision et donc une confusion totale ce qui induit une désinformation.

A titre de comparaison, c’est aussi pertinent que de parler de l’alcool, en confondant un vin grand cru classé et millésimé de Bordeaux et une vodka frelatée produite dans une salle de bain de Vladivostok.

En ce qui concerne la prévention routière, les tests de dépistage ne donne aucune indication sur la réalité de l’état du conducteur.

Ces articles, ces campagnes de prévention et ses arguments prouvent une chose. Sans légalisation, difficile d’avoir des informations fiables concernant le type de produits, le mode de consommation. L’aspect délictuel du cannabis reste encore trop stygmatisant pour permettre une analyse apaisée.

 

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