Le cannabis médical soulage et prévient des symptômes de la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson peut être quelque chose qu’on ne remarque pas si soudainement. Les premiers symptômes peuvent être légers. On peut se sentir fatigué ou mal à l’aise. On peut remarquer au début de la maladie, un léger tremblement des mains ou d’autres parties du corps. La personne éprouve des difficultés à se tenir debout… La maladie de Parkinson est évolutive, à la suite, de nombreux symptômes handicapants viennent ruiner le quotidien de la personne. Au fur et à mesure que les symptômes s’aggravent, la difficulté à accomplir des activités quotidiennes se renforce… Mais la plupart des personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent gérer la maladie et ses symptômes, avec du cannabis.
La maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson peut être très difficile à gérer. Elle cause un mélange de symptômes moteurs et non moteurs qui affectent presque tous les aspects de la vie quotidienne. Bien que les médicaments prescrits par les médecins puissent être utiles, il reste des lacunes dans ce que les traitements peuvent offrir…

Naturellement, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson sont impatientes de trouver d’autres méthodes pour soulager leurs symptômes. Ce qui amène bon nombre de ces patients à se demander si d’autres thérapies, comme le cannabis médical, peuvent être utiles.
Symptômes courants
Raideurs musculaires. On constate chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson une certaine rigidité qui rend difficile le déplacement de certaines parties du corps. C’est parce que les muscles ne peuvent pas se détendre normalement. Et cela peut aussi causer de la douleur.
Tremblements. Ces secousses incontrôlées commencent habituellement dans les mains et dans les bras. Bien qu’elles puissent aussi se produire dans la mâchoire ou les pieds. On remarque que le pouce et l’index se frottent l’un contre l’autre, surtout lorsqu’on repose la main ou quand la personne se sent stressée.

Mouvements lents. Des actions comme marcher, sortir du lit et même parler deviennent plus difficiles et plus lentes. Les médecins appellent ça, la bradykinésie. Cela se produit parce que le signal du cerveau est ralentit.

Changements dans la marche. Un signe précoce courant est que le ou les bras cessent de se balancer naturellement lorsqu’on marche. En outre, les pas pourraient devenir courts et traînants. Ainsi, on éprouve de la difficulté à marcher dans les coins, et on a l’impression que les pieds sont collés au sol.
Autres signes
La maladie de Parkinson est une maladie évolutive. Ce qui signifie que les symptômes s’aggravent avec le temps. Ainsi, elle peut affecter les mouvements ainsi que la vision, le sommeil et la santé mentale. Cependant, une personne atteinte de Parkinson peut présenter des symptômes différents à des moments différents, de ceux d’une autre personne atteinte de la même maladie :
- Troubles de l’équilibre
- Déséquilibre vers l’avant ou vers l’arrière. Ce qui peut causer des chutes.
- Posture à l’arrêt, avec la tête inclinée et les épaules affaissées
- Secousses de la tête
- Problèmes de mémoire
- Difficulté aux toilettes
- Fatigue
- Sédations excessives
- Problèmes de peau, comme les pellicules
- Difficulté à avaler et à mâcher
- Difficulté à avoir une érection ou un orgasme
- Étourdissements ou évanouissements en se levant
- La peur et l’anxiété
- La Confusion
- Démence ou troubles de la pensée et du raisonnement
- Perte de l’odorat
Ces symptômes ne signifient pas toujours qu’on souffre de la maladie de Parkinson. Ça pourrait être autre chose… Mais, dans environ 5 % des cas, la maladie est le résultat de la mutation de certains gènes. Cependant, chez la grande majorité des patients, la cause est inconnue. La maladie de Parkinson est probablement une combinaison de prédispositions génétiques et de facteurs environnementaux.

À l’heure actuelle, il n’existe aucun remède contre la maladie et l’intervention médicale se limite au traitement des symptômes. L’une des principales formes de traitement, la lévodopa est utilisée pour compenser la déplétion en dopamine. Mais le traitement cesse d’être efficace après quelques années, et provoque des mouvements incontrôlés (dyskinésie) chez les patients…
Le cannabis et le cerveau
Dès la fin du XIXe siècle, l’usage du cannabis pour traiter la maladie de Parkinson a été décrit pour la première fois en Europe dans le « Manual of Diseases of the Nervous System » de William Richard Gowers (Philadelphie, PA, USA : P. Blakiston’s Son & Co ; 1888). Cent trente ans plus tard, nous examinons maintenant les preuves scientifiques…

Le cannabis est un genre de plante qui, lorsqu’elle est ingérée par l’homme, peut exercer de nombreux effets sur le cerveau et le corps. Des recherches scientifiques plus poussées ont permis de découvrir que les effets de la plante de cannabis se produisent par la liaison de certains produits chimiques du cannabis à un système de récepteurs dans le cerveau humain, appelé système endocannabinoïde (ECS).
Le système endocannabinoïde (ECS )
Les composés du cannabis connus sous le nom de cannabinoïdes agissent sur notre cerveau en se liant à des structures appelées récepteur CB1 (principalement trouvé dans les neurones et responsable de l’effet psychoactif de certains de ces cannabinoïdes) et récepteur CB2 (principalement trouvé dans les cellules gliales et responsable entre autres de la réponse inflammatoire).

Le système endocannabinoïde s’est révélé altéré dans la maladie de Parkinson, tant chez les modèles animaux expérimentaux que chez les patients atteints de cette maladie. Cela a été interprété comme une réaction de l’organisme aux dommages causés par la maladie. Certains considèrent le système endocannabinoïde comme le mécanisme de défense inné du cerveau.
THC et CBD
Les deux principaux produits chimiques qui sont isolés de la plante de cannabis sont le Delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) et le Cannabidiol (CBD). Dans la plupart des cas, le cannabis à usage médical consiste en des combinaisons purifiées de ces deux produits chimiques dans des proportions variables. La combinaison peut être distribuée sous forme de liquide, de pilule ou de vaporisateur nasal.

Et, on pourrait donc supposer que le THC et/ou le CBD peuvent être utiles pour des aspects de la maladie de Parkinson comme :
- le tremblement
- la raideur musculaire
- l’insomnie
- la dystonie
- la douleur
- les dyskinésies
- la perte de poids
En se liant au récepteur CB1 dans les neurones, ils peuvent les protéger contre une gamme de stimuli nocifs. Ils ont également une capacité anti-inflammatoire, médiée par le récepteur glial CB2. En outre, ces cannabinoïdes sont des composés antioxydants importants qui protègent les neurones des dommages causés par le stress oxydatif (un facteur très important dans la maladie de Parkinson). Ceci a été démontré dans de nombreuses études précliniques pour différentes maladies, dont la maladie d’Alzheimer, la maladie de Huntington, la sclérose en plaques et la sclérose latérale amyotrophique (maladie des motoneurones).
Les études cliniques sur le cannabis et la maladie de Parkinson
Quelques essais cliniques ont été menés sur le rôle du CBD et du THC dans la maladie de Parkinson. Dans l’une d’elles, une étude ouverte sur le CBD, les symptômes psychotiques ont diminué. Dans un deuxième essai, une autre étude ouverte sur le CBD, les symptômes du trouble du sommeil paradoxal ont diminué. Et, dans une troisième étude, on constate une nette amélioration de la qualité de vie des patients. Toutes ces études disponibles ont été résumées dans un document de synthèse figurant dans ce tableau.
Dans une autre étude, on a demandé aux patients de remplir un questionnaire anonyme sur leur expérience avec le cannabis. Sur les 84 patients qui ont admis avoir consommé du cannabis, 39 ont décrit une amélioration légère ou substantielle des symptômes, y compris les tremblements et les dyskinésies, ce qui est encore prouvé par une étude de l’Université du Colorado.

Cependant, les études d’observation de ce type posent de nombreux problèmes : les chercheurs ne peuvent pas contrôler les variables de l’expérience . En effet, il n’y a pas de groupe témoin avec lequel comparer l’effet ; les mesures sont indirectes et basées sur les propres rapports du patient. Ainsi, de telles études produisent donc de nombreuses variables qui peuvent confondre le résultat.
Des résultats mitigés
Malgré la grande quantité de preuves pré cliniques accumulées, aucune des recherches cliniques effectuées à ce jour n’a donné de résultats totalement positifs. Toutefois, à la lumière de ces résultats, la consommation de cannabis ne semble pas être la meilleure stratégie pour traiter la maladie de Parkinson. En somme, la thérapie au cannabis dépend du patient, et de sa prédisposition au cannabis. Cependant, le traitement avec des composés ayant un meilleur profil pharmacologique, comme Δ-THCV associé au CBD, soit à l’état pur, soit sous forme d’extrait botanique de plantes enrichies en ces composés, pourrait s’avérer utile.