L’impact du cannabis sur l’anesthésie et la chirurgie

anesthesie et cannabis

L’impact du cannabis sur l’anesthésie et la chirurgie

L’impact différent des produits CBD et THC sur l’anesthésie

La préparation d’une intervention chirurgicale peut être effrayante pour un certain nombre de raisons. Nous allons donc parler de l’importance de communiquer avec votre anesthésiste au sujet de votre consommation de cannabis et de l’impact des différentes méthodes de consommation de cannabis sur l’anesthésie, afin de réduire le risque de complications.

Il existe de nombreuses différences entre les effets du THC et du CBD sur l’anesthésie. En particulier, les effets entre les deux sur les systèmes cardiovasculaire et gastro-intestinal sont pratiquement opposés.

Soyez honnête au sujet de votre routine de cannabis

Que vous viviez dans un pays où le cannabis médical est légalisé et à plus forte raison si vous vivez dans un pays où il est prohibé, vous vous posez sûrement la question de savoir s’il est totalement fiable de parler à votre anesthésiste de votre usage de cannabis ?

En raison de la loi HIPAA sur la confidentialité ou RGPD pour l’Europe, les conversations entre vous, votre médecin, les infirmières et les autres membres du personnel de santé sont considérées comme des informations de santé protégées, tout comme les informations ajoutées à votre dossier médical par les prestataires de soins de santé. De nombreuses ressemblances structurelles existent entre le RGPD et l’HIPAA. Ces réglementations ont toutes deux l’objectif de protéger la vie privée des individus en réglementant l’usage, la divulgation ou la transmission de données personnelles ainsi que leur sécurisation.

A l’heure actuelle, nous ne disposons pas d’assez de preuves issues de la recherche permettant de formuler des recommandations formelles sur l’utilisation du cannabis dans la période préopératoire ou postopératoire. C’est la raison pour laquelle, lorsque vous parlez à votre anesthésiste, fournissez des informations sur : le type de cannabinoïde consommé (THC, CBD), toute période d’abstinence du produit, les modes d’utilisation, tels que la dose, la méthode, la fréquence, et la durée d’utilisation, et s’il est utilisé à des fins médicales.

Le THC est plus susceptible d’entraîner un rythme cardiaque rapide et une pression artérielle élevée, alors que le CBD ralentit le rythme cardiaque et fait baisser la pression artérielle. Dans le système gastro-intestinal, le THC stimule l’appétit mais a également été lié à un ralentissement de la motilité gastrique lors d’une utilisation à long terme, ce qui pourrait augmenter le risque d’événements indésirables tels que la pneumonie par aspiration.

D’autre part, la tolérance au THC a tendance à se développer assez rapidement, ce qui signifie qu’après seulement quelques doses, le patient peut devenir tolérant à la dose et avoir besoin de doses plus élevées pour obtenir les mêmes effets.

Le THC est décomposé dans l’organisme par un processus cellulaire similaire à celui des médicaments anesthésiques courants, de sorte que l’on craint qu’une tolérance élevée au THC ne nécessite des doses plus élevées de médicaments anesthésiques.

Par exemple, cette revue scientifique cite plus d’une étude dans laquelle les consommateurs de cannabis présentaient des scores de douleur plus élevés et un plus grand besoin de médicaments pour soulager la douleur après une opération. Des recherches supplémentaires sur la façon dont le THC interagit avec les médicaments anesthésiques sont certainement nécessaires.

Comment les différentes méthodes de consommation de cannabis peuvent-elles avoir un impact sur l’anesthésie?

Les anesthésistes connaissent très bien l’anatomie et la physiologie des voies respiratoires, car les patients doivent régulièrement subir des procédures telles que l’intubation et la ventilation mécanique pendant une intervention chirurgicale. À ce titre, la gestion du système respiratoire en lien avec le fait de fumer ou de vaper du cannabis est préoccupante.

Les patients qui fument ou vapotent peuvent présenter une incidence accrue de symptômes tels que la toux, la respiration sifflante (sifflement ou bruit anormal émis lors de l’expiration et/ou de l’inspiration) ou le spasme des cordes vocales et des petites voies respiratoires entraînant un risque d’affaiblissement des revêtements des voies respiratoires et même de cicatrisation potentielle des tissus pulmonaires avec le temps. Tous ces éléments rendent la gestion respiratoire plus préoccupante si le patient fume ou vaporise des produits par rapport à une consommation orale.

Quelques recommandations de base pour la consommation préopératoire et postopératoire : S’abstenir de fumer pendant les 24 à 72 heures précédant l’opération afin de diminuer la réactivité des voies respiratoires et d’améliorer la cicatrisation. De plus, les patients ne doivent pas reprendre la consommation de cannabis avant que les effets de leurs médicaments anesthésiants et antidouleur aient complètement disparu après l’opération.

En outre, mélanger le cannabis avec des opioïdes ou de l’alcool peut entraîner une diminution des réflexes et une augmentation des niveaux de sédation et peut compromettre la mémoire et les fonctions cognitives. On craint également que le mélange entraîne une dépendance et des troubles de la consommation à long terme.

Le cannabis présente un certain nombre d’avantages pour la santé, notamment en soulageant la douleur chronique et l’insomnie, et en facilitant la gestion de l’anxiété, de la dépression et du SSPT pour trouver la paix et profiter de la vie. Cependant, le cannabis n’interagit pas toujours bien avec d’autres drogues et peut être dangereux principalement dans le cas d’une anesthésie. L’objectif étant de bien comprendre les antécédents médicaux et de garantir des résultats positifs.

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