Bien avant la prohibition et son interdiction, le cannabis faisait partie de l’histoire de l’humanité. Notre relation au cannabis date t elle d’avant même ses premiers signes tel que pourrait l’indiquer notre système endocannabinoïde ?
De sa représentation dans les grottes du Japon à son utilisation dans les cérémonies funéraires de Chine, le lien entre les humains et le cannabis remonte à la nuit des temps.
De nombreuses cultures ont vu l’importance du cannabis, au travers de son développement textile, industriel, spirituelle, et médical.
Ceci est l’histoire du cannabis.
La première référence au cannabis nous vient de Chine dans un ouvrage médical « Materia Medical » écrit par Shen Nong Bencao Jing il y a 48 siècles, les copies les plus récentes à nous être parvenues, remontent à 50 avant l’ère chrétienne.Shen Nong, entre légende et médecine
Shen Nong est un personnage légendaire en Chine, et fut membre, selon la légende, d’un groupe de trois rois appelés « Empereurs célestes ». Ils étaient à mi chemin entre des souverains et des dieux. Il aurait régné sur la Chine bien avant l’avènement de l’écriture, et auraient inventé l’agriculture avec l’irrigation, mais aussi l’acupuncture, et la médecine chinoise traditionnelle. La légende le décrit ainsi comme le premier pharmacien.
En compilant ses découvertes pharmacologiques, il y décrit les propriétés du cannabis contre la goutte, les rhumatismes, le paludisme, etc. Ainsi des centaines de maladies permettraient d’être guérit.
Connu sous le terme chinois de « Ma », il est aussi utilisé pour la fabrication de tissu, de papier, de cordes et même de poterie. D’autres propriétés lui seront découvertes, tel que la lutte contre la nausée et les infections. En 200 AD, un médecin chinois a commencé à utiliser le cannabis comme anesthésiant lors d’une opération. Ainsi le terme d’anesthésie en chinois se dit « Mafeisan », dans lequel on retrouve le Ma. L’opium pouvait s’utiliser en complément ou la place du cannabis.
Le cannabis faisait ainsi parti des 50 plantes fondamentales utilisé par les médecins chinois. De nos jours, lorsque l’on retrouve le terme de « Ma » dans les textes de médecine traditionnel, il fait référence uniquement aux graines de cannabis non psychoactive. Mais dans l’antiquité, les Chinois prenaient moins de précautions dans son utilisation. Ainsi Confucius a écrit son Livre des Odes décrivant les pratiques chamaniques et religieuses anciennes, dans lesquelles le « Ma » se retrouve régulièrement.
Cannabis et rites funéraires
Plus intéressant encore, reste la manière dont le cannabis s’associait avec les pratiques funéraires. Que ce soit dans l’actuel Chine ou la Sibérie, on a retrouvé du cannabis, brulé ou pas, sous formes de graines, de fleurs, dans des sites funéraires. Ainsi, un kilo de cannabis furent l’objet d’une découverte dans le désert de Gobi dans la tombe d’un roi-chaman datant de 700/500 environ avant JC à Yanghai. Les niveaux de THC que l’on y a trouvé étaient particulièrement important. Cela a confirmé l’idée que dès l’antiquité, une sélection s’opérait. Le but: obtenir les souches avec les effets psychotropes les plus intéressants.
Au travers des routes commerciales de l’antiquité, dont la fameuse route de la soie, le cannabis s’est répandu à travers le monde accessible via ses itinéraires.
Les moines taoistes faisaient bruler du cannabis comme de l’encens, pensant que la fumée permettait d’attendre l’immortalité, et que consommer avec du ginseng, elle permettait d’avoir des visions du futur.
La Chine: point de départ d’une expansion du cannabis
La Chine devenant la terre d’origine du cannabis, sa culture et la connaissance de cette plante s’étendait. La civilisation se développait, de l’Egypte à la vallée de l’Indus en passant par la Mésopotamie. Les tribus nomades des steppes comme les Yamnaya et d’autres venus du Caucase on permit de faire du commerce. Ainsi, en distribuant des idées, des concepts, des techniques, certains sont allé en Inde et se sont mêlés ensemble.
Prochain chapitre: l’Inde.
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