La station orbitale ISS, recrute une nouvelle plante : le chanvre, qui sera utilisé dans l’espace pour des recherches en exomédecine
Ce n’est pas la première fois que la Nasa envoie dans l’espace une catégorie de plante qui serait un modèle pour la recherche spatiale. Cette fois-ci c’est au tour de la plante de chanvre de connaitre les profondeurs de l’inconnu, à bord de la station orbitale ISS. L’intérêt de la manœuvre est que lorsque la plante est stressée (dans l’espace), elle puise dans son réservoir génétique pour produire des composés qui permettent de s’adapter. En résulteront de nouvelles avancées, dans une catégorie de la science très peu exploitée en ce jour : l’exomédecine
De la « weed » dans l’espace, pour de nouvelles recherches en exomédecine
L’Arabette des dames ou Arabette de Thalius est une espèce de plantes appartenant à la famille des Brassicacées. Ainsi, c’est la mauvaise herbe (weed), qu’on trouve dans nos parkings. La Nasa à choisi cette plante comme spécimen modèle pour la recherche spatiale, puisque sa structure génétique a été entièrement cartographiée. En outre, la plante est aussi un bon spécimen de recherche parce qu’elle est très robuste. Et sa particularité, c’est qu’elle peut aussi s’autoféconder… Un profil qui rappelle celui du chanvre. Ce qui n’a pas échappé à une nouvelle expérience de la société de bio-ingénierie, Space Tango.
Tout comme l’expérience de la Nasa, les chercheurs utilisent une petite caméra embarquée pour observer les racines pendant qu’elles poussent dans les cassettes de semences. On loge ces cassettes dans une section spéciale de la station orbitale ISS, appelée EMCS (Système modulaire européen de culture).
Du chanvre comme modèle en exomédicine
Les scientifiques de Space Tango, spécialisée dans la recherche et la fabrication d’environnements en microgravité, testeront la réaction de la plante de chanvre dans cet environnement inédit. Afin de voir comment elle réagit dans des conditions de faible pesanteur.
En orbite autour de la Terre, les scientifiques pourraient obtenir les résultats pharmacologiques qu’ils recherchent. C’est ce qu’on nomme, l’exomédecine. Une science qui se se résume à l’étude et l’exploration de solutions médicales en apesanteur. Ceci afin de promouvoir les bienfaits pour la santé humaine sur Terre.
« Lorsque nous envoyons des plantes à la Station spatiale internationale, nous éliminons une force centrale constante à laquelle les plantes sont bien adaptées – la gravité. » Explique Joe Chappell,
Chappell est membre de l’équipe consultative scientifique, spécialiste du développement et de la conception de médicaments. Il a participé à des expériences antérieures de l’ISS.
« Quand les plantes sont’stressées’, elles puisent dans un réservoir génétique pour produire des composés qui leur permettent de s’adapter et de survivre. »
La stratégie de Space Tango est d’effectuer des tests sur des plants de chanvre, plutôt que sur des plants de marijuana. Non pas par véritable choix scientifique, mais parce-que le chanvre contient moins de 0,03% de THC… Ce qui le rend éligible pour la station orbitale ISS (qui est soumise aux mêmes lois internationales).
On doit cet élan en faveur de Space Tango au sénateur américain Mitch McConnell. Ce dernier a légalisé le chanvre au niveau fédéral cette année, avec le Farm Bill (incluant le Hemp Farming Act de 2018). En outre, ce n’est qu’une question de temps pour que le cannabis soit retiré de l’Annexe 1… Ce qui permettrait une recherche et des intérêts plus pharmaceutiques… Le cannabis propose plus de 100 cannabinoïdes, aux propriétés curatives…
Le CBD, nouvelle recherche en exomédecine
L’entreprise de recherche Space Tango, basée à Lexington, explorera divers aspects du chanvre, en particulier ceux associés aux utilisations biomédicales et sanitaires, et se concentrera sur l’amélioration de ses applications, notamment celui du CBD.
« Comprendre comment les plantes réagissent dans un environnement où le stress traditionnel de la pesanteur est éliminé peut fournir de nouvelles perspectives sur la façon dont les adaptations se produisent. Et sur la façon dont les chercheurs pourraient tirer parti de ces changements pour découvrir de nouvelles caractéristiques, de nouveaux caractères, de nouvelles applications biomédicales et une plus grande efficacité ».
Le cannabidiol est le composant principal auquel Chappell fait probablement référence. En outre, le CBD est seulement l’un des plus des 100 cannabinoïdes présents dans le cannabis. C’est le composé thérapeutique et vedette actuelle de la plante.
Le CBD s’est avéré être un agent curatif pour une foule de maladies. Sa caractéristique la plus impressionnante est sa capacité à minimiser les crises sévères chez les patients épileptiques. Ainsi, le cannabidiol reste actuellement le moteur le plus important dans le développement du cannabis, en tant que médicament.
La technologie CubeLabs au service du chanvre
Toujours dans la même veine de recherche, Space Tango a créé des modules appelés CubeLabs. Ces cubes sont des systèmes de laboratoire entièrement automatisés. Ils fonctionnent de manière autonome dans l’espace, en orbite autour de la terre.
Ces CubeLabs, permettent une gestion interactive via la Terre. Cette technologie donne la possibilité de télécharger des données en temps (quasi) réel à partir de la station ISS. Space Tango l’a déjà utilisée en 2017, avec la société Anheuser-Busch, sur les semences d’orge.
En s’associant avec Atalo Holdings du Kentucky, l’étude semble très prometteuse dans le développement du chanvre. L’entreprise de technologie agricole fournira des graines de chanvre certifiées et d’expertise scientifique. En outre, le détaillant en ligne Anavii Market, une source de produits thérapeutiques dérivés du chanvre, se joindra également à l’aventure. Les équipes prévoient le lancement pour février 2019.
Les recherches à venir de Space Tango pourraient fournir une avancée dans l’industrie du cannabis, en tant que médicament. Mais aussi, et très prochainement (on l’espère), dans la libération de la plante de cannabis au niveau législatif…