Première dispense à titre thérapeutique en France

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Première dispense à titre thérapeutique en France

Isabelle, la première patiente du cannabis médical en France

Une première en France, le Tribunal de Montpellier a établit une dispense de peine pour Isabelle, atteint de tétraplégique. Cette femme de 45 ans utilisait du cannabis à titre thérapeutique et cela malgré l’interdiction qui sévit en France. Explications :

L’histoire d’Isabelle la première patiente du cannabis en France

Le tribunal de Montpellier a dispensé de peine une femme après la découverte de dizaines de pieds de cannabis à son domicile (dans les plants de tomates…), rapporte le Midi Libre.  Isabelle consomme de la marijuana a des fin thérapeutiques afin d’apaiser ses douleurs neuropathiques. Une auto-médication qui est formellement interdite en France. Isabelle est tétraplégique depuis un terrible plongeon dans une piscine sans fond, il y a 20 ans…

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Elle est devenue tétraplégique, une lésion de la moelle épinière accompagnée de troubles vésico-sphinctériens. Les troubles vésico-sphinctériens sont extrêmement fréquents dans la sclérose en plaques (SEP) touchant 50 à 80% des patients. Ils apparaissent souvent précocement et peuvent même faire partie des signes inauguraux.

“Oui je suis en colère, je sais ce que c’est la souffrance, la douleur, et l’on vient m’arrêter pour des plants de cannabis au milieu de plants de tomates…”

Au départ pourtant, elle a eu recours au Myolastan®. Mais en 2013,  l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament préconisait la suspension du tétrazépam, une des principales molécules actives dans le Myolastan. Le médicament est désormais définitivement sur la liste des médicaments dangereux.

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Suspension du tétrazépam et du Myolastan depuis 2013

Il est retiré du marché sur recommandation européenne en raison de sa dangerosité, le 8 juillet 2013. Et Isabelle commence alors à fumer du cannabis :

«On me donnait ce médicament depuis des années et d’un coup ça s’arrête. J’ai fumé et ça m’a fait un bien fou, comme jamais depuis l’accident» raconte-t-elle.

Le souhait militant d’Isabelle

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Isabelle souhaite aujourd’hui que le cannabis à but thérapeutique soit dépénalisé.

“J’aimerais que l’on autorise le cannabis au niveau thérapeutique, mais en France, on a peur”

Aujourd’hui devant sa maison de Grabels, son compagnon l’aide à boire son café. Elle tire aussi sur un joint de cannabis… Nous le savons déjà, le cannabis est un médicament naturel qui apaise les douleurs neuropathiques.

La défense

Toutefois il est a noter qu’Isabelle doit ce jugement favorable à Me Ingrid Metton du barreau de Paris. Dans son argumentaire, Ingrid répond à certaines questions sur la position de la France et le devenir…

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L’avocate Ingrid Metton

Comment avez-vous obtenu cette dispense de peine pour votre cliente auprès du tribunal ?

J’ai dû expliquer qu’elle était malade et le sens de la dispense de peine. Elle est coupable d’avoir violé la législation française c’est indéniable, on ne peut pas encore avoir de plants de cannabis à titre thérapeutique, mais elle est condamnée sans peine. C’est une décision rare, je n’ai connaissance que de cinq ou six jugements de la sorte. Obtenir cette décision peut vraiment faire avancer la cause du cannabis thérapeutique, souvent les juges ne sont pas au courant de la situation des malades.

Comment se situe la France par rapport aux autres pays ?

Une quinzaine de pays, Espagne, Suisse, Pays-Bas, Allemagne notamment, ont déjà autorisé le cannabis thérapeutique… Pourquoi sommes-nous si en retard ? Il faut changer les mentalités et cela prend du temps. Depuis 2013, en France, un décret autorise la mise sur le marché de médicaments à base de cannabinoïde, le gouvernement a donc acté la nécessité de ce soin thérapeutique, mais il n’a pas communiqué dessus… En gros, il faut faire des tests et ça prend des années, mais les malades n’ont pas à souffrir de la longueur des négociations des politiques avec les lobbies pharmaceutiques.

Cette dispense de peine est une première en France, et on l’espère peut être le début d’une légalisation médicale du cannabis sur notre territoire. Affaire à suivre…

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