Australie: L’herbe médicinale y est légale, mais une femme de 91 ans se bat pour en obtenir

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Australie: L’herbe médicinale y est légale, mais une femme de 91 ans se bat pour en obtenir

Le cannabis médicinal peut être légal, mais son obtention relève parfois du parcours du combattant kafkaïen

Bien que le gouvernement australien ait approuvé l’utilisation du cannabis à des fins médicales il y a près de trois ans, il y a encore des formalités administratives qui empêchent les Australiens d’y avoir accès. Patricia, a 91 ans est attente de spondylarthrite, ce qui signifie qu’elle a le dos courbée et qu’elle souffre. Il y a 18 mois, elle s’est fracturé les vertèbres L2 lorsque son mari est tombé sur elle. Elle a une dégénérescence maculaire. On lui a diagnostiqué une leucémie, mais les médecins se sont trompés en affirmant qu’il s’agissait d’un cancer du foie. Comme elle ne présentait aucun symptôme, elle a décidé d’ignorer le diagnostic, à juste titre. Elle souffre aussi d’une bursite.

Cependant, son cerveau et son esprit sont intacts, tout comme son sens de l’humour. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de son corps qui est littéralement brisé.

Le problème auquel elle était confrontée était la douleur constante et l’échec de tous les médicaments prescrits par ses médecins pour y remédier. Sa qualité de vie s’est détériorée. Elle était incapable de quitter la maison, d’accomplir des tâches simples et même de sortir du lit sans souffrir. Sa fille a fait des recherches afin de soulager ses douleurs avec du cannabis.

Elle a ainsi découvert qu’il n’y a qu’une seule clinique de cannabis à Sydney, avec quelques points de vente. Il a d’abord fallu obtenir une recommandation de son médecin généraliste. Il ne connaissait pas le cannabis médicinal et a donc dû être mis au courant.

Ensuite, un rendez-vous a été pris avec la clinique. Ceci était prévu des semaines à l’avance car le médecin de la clinique ne travaille qu’une demi-journée le mercredi. Il fallait effectuer une évaluation de cette dame pour déterminer si elle souffrait suffisamment pour justifier une ordonnance. Cela signifiait un trajet en taxi de 20 kilomètres, pour se rendre à la clinique.

Le médecin a évalué ma mère comme une candidate adaptée pour le cannabis médical et lui a facturé des frais de consultation de 200 $, à payer sur place. Il lui a expliqué qu’elle devrait également lui remettre 250 $ de plus pour qu’il traite les documents et les envoie à Canberra. Le temps de traitement de la demande? Cela prend entre 10 minutes et un mois, selon qui se tenait à l’autre bout du télécopieur.

Deux semaines plus tard, la bonne nouvelle arriva. Canberra avait donné son approbation. Cependant, elle devra retourner à la clinique pour récupérer l’ordonnance. Sa fille a expliqué que sa mère était trop fragile et qu’elle souffrait trop pour le faire, et elle s’y est donc rendu à sa place.

Cette visite a duré 10 minutes, a coûté 125 $ de plus et elle a appris qu’elle devait trouver une pharmacie qui était approuvée par le gouvernement pour accepter l’ordonnance et distribuer le médicament. Heureusement, le pharmacien proche de cette dame était approuvé par les autorités.

Il fallait deux ou trois jours pour livrer le médicament au pharmacien. Il y a eu cinq ordonnances. Chaque ordonnance comprenait trois bouteilles de 25 millilitres et coûtait 600 $. Cela représente 200 $ par bouteille de 25 ml.

De plus, l’huile de cannabis provenait de Nouvelle-Zélande par l’intermédiaire de sa société canadienne et qu’aucune société australienne n’était autorisée à en fournir. Apparemment, c’est un processus très complexe.

Le coût de la première ordonnance : 200 $ pour la consultation initiale, 250 $ pour la documentation gouvernementale, 125 $ pour le texte et 600 $ pour l’ordonnance. Total : 1175 $.

Après avoir obtenu l’huile, la femme de 91 ans doit maintenant communiquer régulièrement avec le médecin de la clinique pour qu’il puisse rendre compte à Canberra de son état de santé. C’est obligatoire s’il veut conserver son permis de prescription.

L’huile de cannabis a changé la vie de cette femme. Elle prend maintenant l’autobus, a des amis et peut se lever du lit sans douleur. On ne se défonce pas en utilisant du cannabis médical. Et quand bien même, s’il soulage la souffrance sans effets secondaires.

Cette femme a eu de la chance d’être soutenu par sa famille, et ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde, y compris dans son aspect financier.

Il ne suffit pas que le cannabis médicale soit légalisée. Il est temps d’en autoriser partout sa fabrication et de l’inclure dans le régime d’assurance-maladie australien.

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