Altération du sperme chez les consommateurs assidus

Une nouvelle étude révèle que la plante de cannabis peut reprogrammer les gènes des spermatozoïdes.

Nous savons déjà que le cannabis réduit le nombre de spermatozoïdes. Mais de nouvelles recherches suggèrent que la plante provoque des modifications génétiques sur le sperme lui-même… Ce qui pourrait avoir des implications pour la santé d’un bébé potentiel…

Une nouvelle étude révèle que le cannabis altère le profil génétique des spermatozoïdes.

Une étude publiée dans la revue Epigenetics, et partagée par Altantico et Skynews révèle que le sperme subirait une altération génétique suite à la consommation de cannabis.

Des scientifiques de l’Université Duke ont comparé le sperme de deux groupes de rats : ceux qui avaient reçu du tétrahydrocannabinol (THC), l’ingrédient psychoactif du cannabis, et ceux qui n’en avaient pas…

Ensuite, ils ont comparé le sperme sur un groupe de 24 personnes qui fumaient du cannabis chaque semaine, à celui d’un groupe témoin qui n’en fumait pas ou presque pas (10 fois dans leur vie) …

Dans les deux cas – rats et humains – le cannabis a changé le fonctionnement des gènes dans les spermatozoïdes.

Explications

L’ ADN est comme une liste d’instructions pour fabriquer des protéines, et les gènes. Ces sous-ensembles de données complètent le profil génétique d’une personne.

Hors, notre corps possède de petites étiquettes chimiques (appelées groupes méthyles) qui sont ajoutées à l’ADN dans des régions spécifiques, explique Susan Kay Murphy, professeur de gynécologie et co-auteure de l’étude.

Ces produits chimiques ne mutent pas les gènes eux-mêmes. Mais ils affectent la façon dont ils sont utilisés… Comme la suite d’instructions qui sont suivies et lesquelles ne le sont pas.

Chez le rat et l’homme, le cannabis a affecté de nombreux gènes différents impliqués dans deux voies différentes. L’une est importante pour que les organes atteignent leur taille maximale, et l’autre joue un rôle dans le cancer et la suppression des tumeurs.

“Ça m’époustoufle”, dit Murphy. “Comment concilier le fait que, d’un point de vue biologique, tout un cheminement va être affecté par ces changements ?”

Implications du taux de THC

Cela ne veut pas dire que fumer du cannabis rendra les futurs enfants plus vulnérables au cancer.

Il s’agit d’une étude pilote qui visait à l’origine à déterminer si le cannabis a même un effet génétique sur le sperme. L’échantillon est si petit et ils n’ont pas tenu compte de la concentration de THC que les recrues humaines fumaient…

Les scientifiques ont toutefois mesuré la présence de THC dans l’urine et ont noté qu’une plus grande quantité de THC affecte le sperme…

L’avis d’un expert en urologie

“Il s’agit d’une étude de moindre envergure, mais aux implications inquiétantes “, explique Bobby Najari, urologue à NYU Langone, qui n’a pas participé à l’étude.

Najari conseille déjà aux hommes qui consomment régulièrement du cannabis de réduire leur consommation en raison de l’effet sur le nombre de spermatozoïdes…

“Je pense que l’un des aspects positifs importants de la recherche comme celle-ci est qu’elle peut motiver davantage les hommes à changer leur santé “, ajoute-t-il. “C’est une chose de parler du nombre de spermatozoïdes, s’en est une autre quand on parle de la santé potentielle de l’enfant.”

Najari et Murphy soulignent tous deux que des recherches futures sont nécessaires. L’équipe Duke travaille déjà sur des études de suivi. Ces changements sont-ils réversibles ? Vont-ils même finir par affecter un bébé potentiel ?

“Je veux faire très attention à ce que les résultats ne deviennent pas ce qu’ils ne sont pas “, dit Murphy. “Ce n’est pas pour effrayer les gens. Notre objectif est d’en apprendre plus sur la biologie et ses effets possibles.”

Conclusion

Toutefois il est important de rappeler, suite à cette étude, que la consommation de cannabis peut avoir aussi un impact positif sur la fertilité. Et surtout en cas de dysfonctionnement potentiel chez l’homme.

Le cannabis est médical par essence. Cette nouvelle étude nous prouve encore une fois que la plante interagit sur les récepteurs (CB2) du système endocannabinoïde humain et à juste titre.

Tout excès non nécessaire est forcement dommageable, comme le ferait n’importe quel médicament…